– 9 Janvier 2015 –

Hier, comme tous les midis je suis allée chercher mes filles à l’école pour rentrer déjeuner
Hier j’ai décroché de BFM Télé 10 minutes à ce moment
Hier la télé n’a pas été éteinte
Hier, nous avons déjeuné avec la télé à fond dans le salon pour pouvoir entendre s’il y avait un dénouement à la prise d’otage de Dammartin
Hier comme tous les midis, nous avons ramené ma grande à l’école
Hier, 20 pas après avoir déposée ma grande je regarde mon téléphone
Hier à partir de ce moment a été l’après-midi le plus long de ma vie.
Prise d’otage à Porte de Vincennes.
Hier, après ces 20 pas j’en ai refait 10 dans un sens puis dans l’autre, puis de nouveau, … j’ai hésité … j’ai choisi de la laisser à l’école, pour ne pas l’inquiéter.
Même si nous sommes à Vincennes et pas Porte de Vincennes, le nom de notre ville résonne dans nos têtes. Cette ville si tranquille.
Une copine, dont les enfants sont dans la même école, vient à la maison. Nous passons l’après-midi avec nos deux plus petits, accrochées à la télé, à prendre des nouvelles de l’école, pendues au téléphone, SMS, tweets, messages FB….
Un élan de pensées.
Le confinement a été levé assez tôt pour que nous puissions aller les chercher à 16h.
Ma grande a passé le reste de l’après-midi devant la télé.
Hier soir avant de fermer les yeux, elle m’a appelé pour me demander si ils étaient tous bien morts ou entre les mains des force de l’ordre. Je n’ai pas eu coeur à lui dire que la fille était en fuite. J’ai voulu la laisser vivre et dormir sereine.
Depuis mercredi, les pages de l’histoire ne s’écrivent pas comme nous n’aurions souhaité, le monde ne tourne pas rond, mais je ne veux pas que mes filles vivent dans l’angoisse.
Hier ma fille voulait être policière ou la dame dans la télé qui donne des nouvelles de ce qui se passe dans le monde.

Hier a été un après-midi comme j’espère ne plus en vivre. Jamais.

Aujourd’hui c’est à mon tour de vous envoyer un immense Merci !

Merci Debo, Jerome, Julie, Laure, Sophie, Michèle, Steph, Mimi, Delphine, Sabine, Natacha, Caro, Sandrine, Charles, Cynthia, Anne-Cecile, Alix, Karine, Papa, Maman, Ade, Fab, Anne-Sophie, …. Et tous les autres si nombreux

9 Replies to “– 9 Janvier 2015 –”

  1. Désolée de ne pas avoir été là pour te donner du courage ou te rassurer. J’ai fuit les infos pour garder mon sang froid, préserver mes 28 petits autour de moi, m’assurer que ma fille n’avait pas entendu le message lors de la minute de silence à la cantine. Pour les enfants, il y a des moments où il faut pouvoir leur cacher la vérité pour les préserver. J’ai fait ce choix. Nous n’en parlons pas devant eux, nous n’avons pas mis de dispositif en place dans notre école, nous ne voulons pas céder à la psychose. Je comprends que tu ais pu flipper, j’espère que les filles vont vite penser à autre chose et toi aussi. Des bisous

  2. C’est gentil !
    Elles voulaient les savoir morts ou en prison « mais sans à boire ni à
    manger »
    Elles sont sereines maintenant, elles.

  3. Mes filles sont dans l ecole située à une centaine de mètres du lieu de la prise d otage. J’ai vécu une après midi épouvantable. A gérer les élèves du lycée dans lequel je travaille…confinés aussi. .je ne les ai retrouvées qu à 18h.. dans le noir à chanter des chansons. . Un cauchemar… j’ai pensé au moment où je les serrerai enfin dans mes bras toute la journée.
    la nuit a été dure pour elles comme pour moi. Merci pour cet article qui met des mots sur mon énorme mélancolie du matin

  4. J’ai pensé à toi hier… Et à beaucoup d’amies parisiennes

  5. Je t’embrasse, encore. Fort.

  6. Ces derniers jours ont été effroyables, j’avais toujours un proche ou une connaissance près des endroits cités c’est comme si le monde s’était arrêté de vivre je ne pouvais plus m’empêcher de suivre les infos auprès des différents médias .

  7. Ici aussi, à côté de la porte de Vincennes. Journée infernale. J’étais vidée. Les enfants consignés dans l’école. Il a fallu attendre le signal pour aller les chercher. Ce matin j’avais une vraie tête de déterrée.

  8. Moi aussi j’ai pensé à toi, je ne commenta pas souvent mais j’ai pensé à toi et je te comprends car pour moi c’était jeudi (j’habite près de Montrouge), l’angoisse pour ma fille et mon Chéri (ce n’était pas loin de chez la nounou), mon fils confiné dans son lycée. Je ne peux que t »‘envoyer un gros poutou en espérant que tu arrives à te remettre de tes émotions parce que moi j’ai un peu de mal.

  9. Je t embrasse bien fort. Je me souviens encore la panique quand j ai entendu l info et que j ai attrapé mon tel.
    Gros bisous et moi aussi je me demande si ce monde est sérieux 😔

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